La spondylarthrite ankylosante (SA) est une pathologie inflammatoire chronique. L’évolution est très lente et commence la plupart du temps par une lombalgie (douleur du bas du dos) ou des douleurs aux sacro-iliaque (articulation entre la colonne vertébrale et le bassin). Comme tout rhumatisme, elle entraine une raideur (ankylose) des articulations. Dans certaines évolutions, cette maladie peut également atteindre d’autres articulations (cheville, genoux). La spondylarthrite ankylosante fait partie des spondylarthropathies. Un diagnostic précoce de cette pathologie permet une meilleure évolution à long terme. La spondylarthrite ankylosante évolue pas crises douloureuses (« poussée ») entre deux périodes calmes.
La spondylarthrite ankylosante touche entre 0.1 et 0.3% de la population. Plus fréquente chez les hommes, elle touche également davantage les jeunes adultes (20-40 ans). La maladie touche parfois les femmes avec un rapport d’environ 3 fois plus fréquente chez les hommes. L’évolution en l’absence de traitement se fait vers l’aggravation.
Le patient présente dans 80 à 90 % des cas un antigène, le HLA B27, cette pathologie présente donc une certaine prédisposition génétique. On peut cependant être porteur de ce gène sans jamais présenter la maladie ou encore avoir une spondylarthrite ankylosante sans être porteur de ce gène. Les personnes atteintes de spondylarthrite ankylosante présentent, comme dans certaines maladies auto-immunes, une réaction de leur propre anticorps contre eux-mêmes dû à un dérèglement de leur système immunitaire. Des facteurs environnementaux peuvent jouer un rôle dans le déclenchement de la maladie. On retrouve par exemple une perturbation du microbiote intestinale ou génitale pouvant occasionner des infections entraînant des modifications du système immunitaire et le déclenchement probable de la spondylarthrite ankylosante. Cependant, ces possibles causalité ne sont que des hypothèses, la cause exacte de la spondylarthrite ankylosante restant inconnue. Une autre hypothèse, souvent avancée, qui entrerait en cause dans le déclenchement de la maladie serait le tabagisme.
La spondylarthrite ankylosante débute par une inflammation aiguë d’une partie de l’os: l’enthèse. Cette partie de l’os présente l’insertion des tendons, des ligaments et capsules articulaires. Lors de la diminution de l’inflammation, il se créé une cicatrice avec du tissu fibreux, qui progressivement va s’ossifier. Cette ossification est visible aux examens complémentaires comme les radiologies et est responsable de l’enraidissement progressif. La spondylarthrite ankylose évolue par période avec des phases d’inflammation et des phase d’ossification qui progressivement entraînent une détérioration des articulation et du cartilage des lombaires (vertèbres du bas du dos), des sacro-iliaques (bassin), mais plus rarement de douleurs thoraciques, des hanches et d’autres articulations périphériques (les pieds par exemples).
Les symptômes de la spondylarthrite ankylosante sont :
- Une lombalgie chronique, qui va et vient sans raison apparente. Raideur et douleur sont souvent plus intenses le matin. Ces douleurs sont soulagée à chaud (dans la journée) ou après des étirements ou des activités physiques. La lombalgie de la spondylarthrite ankylosante dure des semaines ou des mois.
- Raideur du rachis (colonne vertébrale), ce qui restreint les mouvements, les activités quotidiennes et peut empêcher de se tenir droit.
- Perte de poids.
- Fatigue
- Fébricule et sueurs nocturnes
- Affection de l’œil (œil rouge douloureux)
- Infection urinaire (urétrite ou cervicite)
- Diarrhée aiguë
- Soulagement par les anti-inflammatoires dans un premier temps.

Le diagnostique de la spondylarthrite ankylosante est difficile à établir. La clinique via l’ensemble des symptômes peuvent conduire le médecin à faire des examens complémentaires en associations avec un rhumatologue. L’analyse sanguine montrera une vitesse de sédimentation (VS) élevée pendant les poussées et la présence du HLA B27 dans la majorité des cas (80-90%). Les radiographies permettent de localiser les zones d’enthésite ou d’arthrite. L‘imagerie par résonnance magnétique (IRM) montre les signes précoces d’inflammation, un œdème au niveau des sacro-iliaques ou sur aux moins deux sites périarticulaires. Les lésions retrouvées aux imageries sont typiques aux articulations sacro-iliaques: élargissement de l’interligne, flou articulaires, … . Les lésions rachidiennes débutant à la charnière dorso-lombaire avec des ossifications intervertébrales et une calcification des ligaments intervertébraux.
Il ne faut pas confondre la spondylarthrite ankylosante avec d’autre affections articulaires touchant le rachis ou le bassin telles que: le mal de Pott, la polyarthrite rhumatoïde, la sacro-coxalgie, les spondylodiscites, la brucellose, l’épiphysite vertébrale, … .
La prise en charge de la spondylarthrite ankylosante cherche à diminuer la douleur et la raideur, à prévenir la raideur, à maintenir les capacités du mouvements et d’éviter les complications. La prise en charge est globale et passe par l’information, l’éducation thérapeutique et donc l’autonomie du patient face à sa maladie malgré un suivi régulier pour diminuer le risque évolutif. Les traitements médicamenteux consiste à diminué la douleur lié à l’enthésite lors des poussées inflammatoires via des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) parfois associés à des antalgique, le rhumatologue pourra également effectué des infiltration de corticoïdes ou une synoviorthèse locale dans le but, toujours, de soulagée la douleur. Dans certains cas très sévères, un traitement de fond sera proposé via des médicaments de la famille des immunosuppresseurs ou les anti-TNF alpha par exemple. Dans les formes déformantes de la spondylarthrite ankylosante, la chirurgie pourra être proposée au patient. Selon l’évolution, le patient pourra avoir recours à des béquilles, une canne, le port d’un corset ou des semelles orthopédiques pour soulager les douleurs rachidiennes ou sacro-iliaques.
Le traitement de la spondylarthrite ankylosante passe également et surtout par la thérapie manuelle (kinésithérapie, ostéopathie, chiropraxie et étiopathie) et la reprise d’activité physique adaptée. N’oublions pas également l’aspect émotionnel qui peut être présent dans toute affection qui peut être soulagé par un suivi psychologique. Le tabagisme peut, en plus d’être un déclencheur potentiel de la spondylarthrite ankylosante, être un facteur aggravant de la maladie, il est donc recommander l’arrêt du tabac. Vous l’aurez compris, les traitements de la spondylarthrite ankylosante permettent de contrôler et diminuer les symptômes de l’affection et passent surtout par les actions préventives que peut entreprendre le patient.